Importance de l’architecture et de la conception de l’établissement : Partie 3 – La création d’espace : un élément clé lors de la planification initiale de l’espace au sol et des pièces
Partie 3 sur 5. Lors de la conception d’un nouvel établissement de soins santé, l’espace est le principal facteur permettant de créer des conditions de vie confortables pour les résidents et un environnement de travail sain pour le personnel. Dans le troisième article de cette série, nous nous concentrerons sur l’importance d’une planification méticuleuse de l’espace au sol et des pièces dès les premières étapes du projet.
« L’espace est sans aucun doute le facteur le plus important. Avoir de l’espace offre de la flexibilité et ouvre des possibilités pour répondre aux besoins futurs. Les exigences évoluent avec le temps, la conception doit donc pouvoir s’adapter aux différents niveaux de mobilité des résidents », déclare Chris Shearman, Directeur général de TDC Architects.
Il y a aussi l’aspect de la gestion des changements avant que le projet ne soit finalisé. Avec plusieurs années entre la conception d’un nouvel établissement et son ouverture après la construction, de nouvelles idées et des évènements extérieurs, telles qu’une pandémie, peuvent nécessiter des adaptations en cours de route.
« Nous fournissons généralement des instructions sur la manière dont les zones et les fonctions peuvent être modifiées pendant la phase de construction. L’objectif est bien sûr de s’assurer que l’établissement répond aux exigences actuelles au moment de l’ouverture », explique Chris.
Depuis plus de 10 ans, TDC Architects, qui a participé à plus de 200 projets de conception d’établissements de soins, utilise le Guide Arjo et le Portail Arjo destinés aux architectes et aux prescripteurs.
« Les directives d’Arjo nous fournissent des données précises sur la taille de l’espace dont nous avons besoin pour les différents résidents et les différentes pièces et fonctions. Cela nous aide à garantir que l’établissement peut être utilisé conformément à sa conception », déclare Chris.
Une attention particulière est toujours portée aux chambres et aux salles de bains attenantes. Les agencements varient en fonction de facteurs tels que la mobilité du résident, les défis cognitifs ou les problèmes physiques comme l’incontinence.
« Il n’existe pas de solution universelle », explique Chris. « Au sein d’un projet, il peut y avoir de nombreuses configurations différentes, y compris des chambres haut de gamme avec un coin salon et peut-être aussi des chambres pour les accompagnants. Cependant, la question principale porte toujours sur les besoins individuels de l’utilisateur final. Est-ce Doris, Emma ou Carl ? »
Ces prénoms font référence à la Mobilithèque™, développée par Arjo pour mieux comprendre les besoins des différents types de résidents. Basé sur 5 niveaux de mobilité allant de A à E, représentés par différents personnage (Albert, Barbara, Carl, Doris et Emma), l’outil aide à évaluer la mobilité des résidents et son incidence sur la prestation des soins.
Comprendre ces facteurs peut contribuer à prévenir les conséquences de l’immobilité et à trouver les bons équipements et processus de soins, tout en favorisant le bien-être du personnel soignant.
« La configuration des chambres et autres espaces individuels dépend de l’état d’esprit des résidents et de leur capacité ou incapacité à se déplacer. Tout d’abord, il est nécessaire de déterminer la position idéale du lit. Doit-il offrir une vue sur le couloir à l’extérieur de la pièce ? Ou peut-être sur la fenêtre ? Alors, il doit y avoir un accès facile à la salle de bains et de la place pour les dispositifs nécessaires. Parfois, l’espace derrière le lit est nécessaire pour permettre au personnel de fournir les soins adéquats », déclare Chris.
Pour les personnes atteintes de démence, il est important de voir les toilettes depuis le lit. Des veilleuses indiquant l’emplacement de la salle de bains peuvent également permettre d’éviter toute confusion quant à la porte qui mène à la salle de bains.
« Lorsqu’il s’agit de la salle de bains attenante, nous nous efforçons toujours d’avoir des toilettes îlot. Cela permet au personnel soignant d’assister le résident depuis les deux côtés. Cela facilite également l’utilisation d’un lève-personne ou d’un fauteuil roulant. La qualité de la zone de douche dépend de la facilité d’accès et de l’espace disponible. Un siège et des barres d’appui pourraient par exemple favoriser la sécurité et la maniabilité », poursuit-il.
Le souci du détail dans l’aménagement des chambres se poursuit également lorsque les résidents quittent leur espace privé.
« Les personnes ayant des problèmes de mobilité ont tendance à préférer les déplacements en ligne droite. Il convient de leur présenter cette option en dehors des chambres. À l’extrémité de chaque ligne, nous aimons placer un espace d’activité. Peut-être un beau grand salon d’un côté et la salle à manger de l’autre », déclare Chris.
Cet article fait partie de la série de 5 articles sur l’architecture et la conception dans le domaine des soins de santé. Voir les autres articles ci-dessous.