Zoom sur le Clostridium difficile
Le Clostridium Difficile est une bactérie évoluant dans l’environnement et les intestins, et causant des diarrhées infectieuses. Chez des patients jeunes et en bonne santé, cette bactérie ne pose généralement pas de risque pour la santé. Cependant, dans les hôpitaux ou les établissements de soins de longue durée où l’on retrouve des patients fragiles, immunodéprimés, ou encore de plus de 65 ans, cette infection au C.Difficile peut s’avérer mortelle. En France, le taux d’incidence est estimé à 2,3 cas pour 10 000 patients-jours.¹
Qu’est-ce que le Clostridium difficile ?
Le Clostridium difficile est une bactérie qui peut se trouver dans les intestins, sans forcément engendrer de conséquences. Quand la flore intestinale est perturbée, cela peut lui permettre de proliférer, causant ainsi des diarrhées sévères et des troubles intestinaux, pouvant parfois engager le pronostic vital.
Contractée le plus souvent par les personnes âgées2 séjournant dans des hôpitaux ou établissements de soins de longue durée, elle est régulièrement associée à une prise préalable d’antibiotiques.
Comment le Clostridium difficile se transmet-t-il ?
La transmission de la bactérie C. difficile peut se faire soit par contact direct avec un patient infecté (manuportage), soit par contact indirect avec un environnement contaminé. Le C.Difficile se trouvant dans les matières fécales, il peut ainsi, par transmission indirecte, se déposer sur des matériaux ou surfaces fréquemment touchées comme : les barrières de lits, les toilettes, les barres d’appui ou de relevage, les interrupteurs, les robinets etc.
La bactérie se présente sous deux formes : une forme végétative et une forme sporulée.
Quand la bactérie végétative est stressée ou située dans un environnement qui ne lui convient pas, elle se transforme en spore. Ces spores peuvent alors survivre à l'air libre et sur des surfaces inanimées pendant des mois.
Une personne devient infectée lorsqu'elle touche une surface contaminée par des selles et qu'elle touche ensuite sa bouche.
On parle alors de transmission oro-fécale.
Comment le Clostridium Difficile se propage-t-il ?
Une fois ces spores ingérées dans l’organisme, elles parcourent le système digestif en résistant notamment à l’acidité de l’estomac, et en reprenant leur état végétatif lors de leur arrivée dans l’intestin où elles prolifèrent grâce à un milieu anaérobie (dépourvu d’oxygène).
Chez un sujet où la flore intestinale est fragilisée, dû à la prise d’antibiotiques, les bactéries de C.Difficile s’implantent et se multiplient. C’est pour cette raison que la majorité des patients concernés par une infection à Clostridium diffcile sont sous traitement antibiotique.3
En effet, les antibiotiques agissent contre l’ensemble des bactéries, c’est-à-dire contre les mauvaises, mais aussi contre les bonnes. La diminution du nombre de bonnes bactéries va, à la fois, altérer la flore intestinale mais aussi entraîner leur multiplication. En proliférant, les bactéries de C.Difficile émettent des toxines B (les plus pathogènes) responsables des inflammations et de muqueuses gastro-intestinales, entraînant alors des lésions intestinales et des diarrhées sévères pouvant être mortelles.
Que faire dans un service avec un patient infecté par C.Difficile ?
Tout d’abord, il est important d’être attentif chaque jour, mais il peut subsister certaines périodes où les patients peuvent être plus exposés à une infection au C.Difficile.
Par exemple, en hiver lorsqu’il y a une augmentation du taux d’hospitalisation pour pathologie infectieuse, avec des patients soignés par traitement antibiotique ; ou encore, lorsque les taux d’occupation dans les services sont élevés (notamment lors des pics épidémiques de COVID-19), cela peut alors entraîner un risque plus accru de patients infectés.
Lorsqu’il y a un ou des cas de C. Difficile au sein d’un service, il est donc essentiel de le surveiller attentivement et de prendre toutes les mesures nécessaires afin d'éviter une infection croisée.
Si un patient est infecté, le risque que d’autres patients du même service le soient également est très élevé.
Il convient alors de :
- Isoler les patients atteints de clostridium difficile et d'enfiler une sur-blouse et des gants avant d’entrer dans leur chambre et de les jeter en sortant.
- Faire un dépistage auprès des patients les plus à risque de contracter cette bactérie (sujet âgé, immunodéprimé, sous antibiotiques, avec hospitalisation longue durée, etc…)
- Bien se laver les mains à l’eau et au savon en suivant le protocole de recommandations de l’OMS. Attention, le Difficile étant résistant à l’alcool, la Solution Hydro-alcoolique est inactive dans l’élimination de cette bactérie.
- Nettoyer correctement toutes les chambres et les couloirs, y compris les chambres des patients ayant le Difficile.
- Eduquer les visiteurs au lavage des mains car un individu peut être porteur de la bactérie tout en étant asymptomatique.
N’hésitez pas à demander conseil et à vous renseigner sur les procédures mises en place au sein de votre établissement auprès de l’équipe hygiéniste interne.
Le lave-bassin est-il efficace pour éliminer le C.Difficile ?
Les spores de C. difficile sont très résistantes, notamment à la désinfection thermique.
A ce jour, la méthode d’élimination approuvée par des instituts externes est la combinaison d’une désinfection thermique associée à une action détergente. Il faut alors coupler l’action mécanique des buses de lavage du lave-bassin, à l’action détergente du liquide détergent Arjo Clean Flusher Rinse.
Nos lave-bassins Arjo sont certifiés à 99,99% contre l'élimination du clostridium Difficile avec un abaissement de 5,7 log des spores, lorsque la norme en recommande 5,3 log.
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1 Eckert, C. et al. Clinical and microbiological features of Clostridium difficile infections in France: The ICD-RAISIN 2009 national survey. Médecine Mal. Infect. 43, 67–74 (2013).
2 McDonald LC, Owings M, Jernigan DB. Clostridium difficile Infection in Patients Discharged from US Short-stay Hospitals, 1996–2003. Emerg Infect Dis 2006;12(3):409-15.
3 Olivier Gié, Prise en charge de la colite à Clostridium Difficile, 2014